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Durée : 77´
Pourquoi dire « monde » plutôt que « le monde » ?
«Le monde » désigne une re-présentation. En revanche, « monde » fait signe vers une dimension de présence : c'est ce que nous, êtres humains, faisons apparaître quand nous ordonnons un chaos (ex: une pièce que nous aménageons) sous la forme d'un « lieu » où « habiter » (Heidegger) au sens d'exister vraiment, d'être selon notre vérité d'homme.
Être, c'est d'emblée « être-au-monde » - monde et nous sur le mode de la circularité et non du face à face-, dans une « entente » immédiate, toujours teintée par une « tonalité de base »(avant toute intellection).
Seulement cette entente originaire de être (être des choses comme notre être propre) est occultée depuis que fut instauré (au XVIIème siècle, avec Descartes) un clivage entre nous, comme « sujets » et, mis hors de nous, devant nous, des « ob-jets ». Cette objectivation des choses, par une extension globalisante, construit «le monde», image ou représentation d'un « sujet » pensant qui s'extrait du monde et lui assigne une forme fixe (par ex. le monde matériel et mesurable de la science moderne) pour mieux s'en assurer la maîtrise. A l'ère de la mondialisation, il n'y a même plus, à proprement parler, d'« objets », mais seulement des « stocks disponibles » à « gérer ». L'informatique est le système qui maximalise cette gestion totale du « flux » des stocks.
Toute image globale du monde, qui aliène notre présence au-monde, s'enracine dans l'imaginaire: elle est sans doute une projection de cette image globale par laquelle, au « stade du miroir » (Lacan), le petit d'homme se donne l'identité d'un moi illusoirement consistant, source à la fois de son unité et de son aliénation. « Le monde » : corrélat de la fiction « Moi » ?
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