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Séminaire donné par Pierre Jacerme au Château de Ligours dans le Limousin du 20 au 27 Janvier 2007.

Furent présente une cinquantaine de personnes, venues d'horizons variés, ayant rarement reçu de formation philosophique, mais désirant fortement mieux comprendre notre monde, les formes de déracinement qu'il provoque, en même temps que les nouvelles possibilités créatrices qu'il offre, à partir d'une autre entente du sacré. Chaque séance de ce séminaire durait une heure et demie ; le soir même, les participants discutaient entre eux de ce qu'ils avaient entendu. Le lendemain matin, durant une heure, ils posaient librement les questions que leur travail de la veille avait suscité. Et ces questions, par leur acuité, relançaient le mouvement. Dans la seconde partie de ce livre, nous donnons à la suite, les séances de séminaire et celles de questions, pour permettre de mieux percevoir le mode de progression des analyses, ainsi que les points de difficulté, parfois indépassables, qui relèvent de la chose même à penser.

Durée : 78´ «Le» : article défini, qui dé-finit, donne des limites. Dire « le monde » relève d'une attitude qui enferme dans des limites logiques ou « catégories » (Aristote) : la richesse des choses s'y perd dans un schéma réducteur offert à la maîtrise humaine.

A l'inverse, on dit «monde» pour refuser la catégorisation et ouvrir l'accès à « comment est » le monde dans son être. Attitude originaire pour l'être-au-monde qui spontanément ne fait qu'un avec son monde. Attitude des poètes (Rilke) qui laissent les choses venir en présence, sans les influencer, et illuminent « le monde originel » où s'entrelacent « monde » et existence humaine au sens de « être-au-monde ».

L'être-au monde d'emblée est-auprès des choses selon une « tonalité » singulière et -avec les autres. Relation généralement masquée par la « préoccupation » où il est pris dans le monde des actions utiles : affairement pour se mettre à l'abri qui révèle sa finitude. Il s'en échappe dans l'attitude théorique ou la création artistique.

Exister, c'est avoir sans cesse à regagner l'entièreté de ce phénomène que nous ne cessons de recouvrir. La richesse du nom grec « cosmos » (Héraclite) la laisse apparaître : il dit « monde » comme modalité propre à l'existence humaine, mais aussi splendeur de l'apparaître comme grâce qui ouvre pour chaque chose l'éclat suprême de sa présence, et aussi, entre les choses, l'harmonie de leur ajointement.

« Mondialisation », nom de notre temps, préserve-t-il cette entièreté ?

Il dit le « marché mondial » comme forme universelle des échanges matériels et de l'aliénation qu'elle induit, et l'utopie d'une dimension mondiale de la libération humaine après la Révolution et l'accès à la consommation universelle (Marx).

A l'ère de l'informatique, c'est le nom d'un arrachement à la Terre par le « virtuel ». Comment « habiter » dans ce dispositif sans être déraciné ?